À la recherche de financement pour commercialiser un nouveau produit ou pour procéder à l’acquisition d’un concurrent? Si vous souhaitez éviter le surendettement de votre PME, le financement par capital-actions pourrait être l’une des solutions à envisager. Voici ce que vous devez savoir sur le sujet.

Le financement par capital-actions permet à une entreprise d’obtenir les montants désirés sans endettement supplémentaire. En revanche, l’entrepreneur doit céder un pourcentage de la propriété de l’entreprise aux investisseurs. «Ces actionnaires ont alors droit à une quote-part des profits réalisés par la société sous forme de dividendes», explique Roland Léger, vice-président associé, innovation technologique chez Desjardins Capital.

Si les choses ne se déroulent pas tel qu’espéré, l’entreprise n’a pas à rembourser ces fonds et l’actionnaire peut perdre sa mise de fonds. Avant d’opter pour cette solution de financement, l’entrepreneur doit en considérer toutes les facettes.

1) Considérez l’importance du fardeau réglementaire

Le financement par capitaux propres offre plusieurs avantages. Il est cependant étroitement surveillé par les autorités réglementaires. «Tout financement d’une entreprise privée au Québec doit normalement être appuyé par un prospectus, à défaut d’obtenir la dispense requise».

Vous êtes ainsi exempté de l’obligation de fournir un prospectus si l’émission d’actions se déroule exclusivement auprès de vos proches, amis et familles. Si des investisseurs extérieurs – anges financiers ou une société de capital de risque, par exemple – s’amènent au capital-actions, ils doivent absolument posséder le statut «d’investisseurs qualifiés» si vous voulez obtenir cette dispense réglementaire.

Ces investisseurs doivent avoir des revenus nettement supérieurs à la moyenne ou des actifs importants. Les critères précis sont énoncés dans le Règlement 45-106 sur les dispenses de prospectus de l’Autorité des marchés financiers (AMF). «Vous ne pouvez donc pas émettre des titres de participation sans préparation préalable et sans vous conformer à la réglementation en vigueur», résume-t-il.

2) Ouvrez votre capital-actions à un partenaire de confiance

«Choisissez vos investisseurs avec grand soin», martèle Roland Léger. Un financement vous permet d’obtenir l’argent pour régler votre problème à court terme. Mais si les pépins se multiplient ensuite à long terme en raison d’un différend avec un investisseur choisi trop rapidement, vous pourriez être dans de beaux draps.» D’où l’importance de faire rédiger une convention entre actionnaires pour prévoir toutes les éventualités possibles.

L’implication de votre partenaire ne s’arrête pas seulement à l’injection d’argent dans votre entreprise. Chez Desjardins Capital, l’entrepreneur peut compter sur une grande expertise, un réseau de contacts bien établi et une longue feuille de route dans le financement de PME comme la vôtre. «Le bon partenaire peut faire toute la différence entre un succès et un échec», résume-t-il.

3) Négociez habilement en connaissance de cause

Une fois les partenaires de confiance identifiés, plusieurs enjeux seront au centre des négociations. «La valeur de l’entreprise, la mise de fonds de l’investisseur et la part de l’entreprise qu’il entend acquérir sont quelques exemples d’éléments à négocier », explique Roland Léger. Et plusieurs titres de participation existent pour peaufiner le montage financier. Les actions ordinaires (elles peuvent être votantes ou simplement participantes) et les actions privilégiées possèdent chacune leurs propres caractéristiques. Les partenaires pourraient aussi s’entendre sur des modalités particulières rattachées à celles-ci. «Tout se négocie dans le cadre d’une telle transaction», rappelle l’expert.

Finalement, prévoyez une forte concurrence auprès des investisseurs potentiels: ils sont souvent très sollicités. «Et plus le montant recherché est important, plus votre préparation devra l’être également. Faites bien vos devoirs», conclut Roland Léger.